Au fil de mes lectures de magazines (anglophones et francophones), j’ai repéré un mot, qui s'il commence à faire son entrée dans le langage des internautes, devrait intégrer le lexique des managers… et plus particulièrement celui des directeurs des ressources humaines…
Wilfing, pour « what was I looking for ». En français, nous pourrions le traduire par « Qu’est-ce que je cherchais ». Au Québec, les linguistes le traduiront volontiers par « glandouillage sur la Toile »…
Beaucoup d’internautes surfent sur le web avec un objectif précis, tout
du moins dans les premières pages consultées. Puis, il s’égarent en
cliquant de pages en pages, et se laissent dériver au fil des
informations qu’ils découvrent. Les internautes prennent même un
certain plaisir à s’égarer…
Sauf que… à un moment donné, ces
internautes se rendent compte du temps écoulé. Seul un sur deux, se
demandent alors pourquoi ils sont en train de consulter des pages, dont
le contenu est éloignée de leur objectif.
YouGov, agence d’études comportementales et marketing des TIC, a
publié un rapport de l’incidence des recherches sur le web sur le lieu
de travail. Ainsi au Royaume-Uni, sur un échantillon de 2.419 salariés
adultes, le wilfing ferait perdre deux jours de travail par mois à leur
entreprise.
L’étude démontre qu’une quelconque recherche peut très (trop ?)
facilement se transformer en une multitude de consultations.
Consultations qui n’ont aucun rapport avec l’objet de la recherche. Les
internautes étudiés ont ainsi tendance à cliquer sur : des pages de
chats, de forums, de photos, de vidéos, voire à se laisser aller à
consulter des boutiques en ligne. Les internautes s‘égarent et y
prennent plaisir…
Dans ce rapport, il est constaté que :
> 30% du temps passé par les salariés sur le web ne sert à rien ;
> 20% des hommes et femmes fréquentant assidûment les sites réservés
aux adultes, constatent des dégradations dans leur vie de couple ;
> les hommes sont plus enclins à perdre du temps sur le web que les femmes ;
> les hommes ont tendances « errer » sur des sites ayant trait au sexe, au sport et à l’automobile ;
> les femmes ont tendance à se perdre sur des sites ayant trait à la forme, à la cuisine et aux boutiques en ligne ;
> les jeunes de 20-35a se perdent entre consultation de sites de rencontres, de voyagistes, chats et forums ;
Pour ma part, je ne vous cache pas m’égarer de temps à autres sur le
web, mais toujours avec en tête de consulter du contenu ayant un
rapport avec ma recherche. Je suis conscient que la facilité de l’accès
à l’information pourrait m’entraîner vers des pages dont le contenu n’a
pas de rapport direct avec ma recherche.
Si Internet est un outil qui paraît simple, sa pratique relèverait
d’une certaine complexité. Internet serait-il un outil réservé à une
population sachant « manier » la complexité. Probable…
Internet permet de disposer d’un contenu, riche, accessible très
rapidement. Ces contenus sont autant disponibles dans une bibliothèque,
une médiathèque ou tous les autres lieux de ressources matérialisés,
physiques.... La difficulté, dans ces lieux, est de savoir ce que l’on
y cherche tout comme ce que l’on peut y trouver. Faire la différence
entre les bons « chemins » pour parvenir à notre solution, n’est pas
chose aisée pour tout monde.
Faire la différence entre ce qui entre dans ou non dans la finalité des
contenus demande de la planification, de la rigueur et de la volonté.
Sur Internet, cette étude démontre que ces qualités « se perdent »
alors qu’elles existent pour ceux qui fréquentent les bibliothèques et
les médiathèques. Internet favoriserait donc le zapping (ce que nous
savions déjà). Seul bémol, ce zapping peut coûter cher aux entreprises.
Deux jours de travail par mois avec une semaine aux 35 heures, cela
vous ramène la semaine à 31heures50…
Managers ! Prévoyez une formation pour vos salariés afin que l’Internet
(Wilfing a fait son entrée dans le Dico du Net) ne deviennent pas une épreuve de force pour vos salariés.
Commentaires