Il devient urgent de restaurer les rapports humains.
Le fossé se creuse de plus en plus entre les individus.
Entre la complexité des textes qui régissent notre quotidien (administration, opérateurs mobiles, entreprises de services) et la capacité à les comprendre…
Entre les nouvelles technologies, "déshumanisantes," qui remplacent l’échange entre individus : tapez 1, tapez 2, appuyez sur étoile, etc. et la quasi impossibilité de « se faire » comprendre…
… notre société est en train de laisser disparaître des lieux de dialogue et d’apaisement : des lieux où le respect mutuel s’exprime. Les tensions sont partout palpables ! Qu’il s’agisse des rapports entre fonctionnaire et administrés, entre l’enseignant et ses élèves, des employés et de l’employeur, des clients et des entreprises, etc., la violence des mots impressionne ! Y compris dans les foyers ! Les dernières statistiques du Ministère de l’Intérieur sont inquiétantes. Près de 50% des interventions de la Police Nationale sont la cause de différents et de violences familiales
Quand nous ne sommes pas reçus par nos interlocuteurs, ni même entendus, ni même écouté, voire, allez, méprisés, cela constitue peu à peu, une violence ordinaire des mots…
Est-ce grave, docteur ? Oui, c’est grave… mais cela se soigne !
De plus en plus, dans les échanges, il y a une absence de la considération de l’autre, un manque de dignité, voire ce mépris qu’on apporte à l’autre.
A l’heure où l’utilisation de Facebook, de Twitter et autres réseaux sociaux sont légions ; nous vivons dans une société en tension permanente, qui ne sait plus se parler
Cette agressivité est permanente. Elle créée des zones de non droits et fragilise la notion du « vivre ensemble ».
Comment donc reprendre le « dessus », comment ne pas sombrer dans ces incompréhensions permanentes qui nous font « souffrir » ?
Qu’il s’agisse des administrations ou des entreprises de services (et je pointe particulièrement ici les opérateurs mobiles/adsl), celles-ci doivent accorder une attention particulière à la fonction d’accueil. Être accueilli, c’est déjà être « reconnu ». Accueillir les individus, c’est aussi savoir les écouter et non seulement les entendre… C’est également savoir prendre le temps d’expliquer ce qui est en cause, savoir accompagner les individus pour les aider à surmonter les difficultés.
Quels remèdes ?
Dans les entreprises comme dans l’administration, la tendance est de prioriser la gestion des carrières que le respect même des individus. La carrière est une chose, l’individu est celui qui porte cette carrière. Cette absence de prise en compte de ce « respect » conduit à des catastrophes sur le plan de la relation humaine.
Très souvent, il s’agit non d’un manque de moyen, mais d’un manque de méthode ou de processus. Par exemple, dans l’administration, il a souvent des décalages entre la disponibilité du fonctionnaire, l’horaire d’accueil et la disponibilité de l’administré. Dans les entreprises privées, à force de ne pas « être écouté », le décalage d’incompréhension fait hausser le ton aux interlocuteurs. Conséquences : par la violence et la force, nous tentons (tous) d’obtenir une réponse (qui, très souvent, nous est « due »). Sans réponse, nous nous énervons et nos mots dépassent largement l’objet de notre revendication.
A l’ère de la connaissance, il serait grand temps de se reprendre en mot et de respecter l’autre pour bien se faire comprendre : et, du coup, bien s’entendre !