Préambule…
En 2011, le best-seller littéraire « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel a presque atteint le million d’exemplaires vendu. Cet ouvrage à 3 euro plait ou dérange, il interroge, il questionne les uns et les autres. A l’heure où les entreprises (re)place l’Homme au cœur de l’Entreprise, ce livre nous amène à réfléchir sur le mot « dignité ».
Un « vieux » mot d’une actualité saisissante !
Le mot apparaît dès le 12ème siècle, en 1155 très précisément, et défini une charge qui donne à quelqu’un un rang éminent. Le sens du mot dans l’Histoire n’a guère changé. Plus proche de nous, Honoré de Balzac écrivait que la « …/… la dignité n’est qu’un paravent placé par l’orgueil et derrière lequel nous enrageons à notre aise. »… Dans l’environnement qui est le nôtre aujourd’hui, cette éminence renvoie aux notions de considération, de mérite, de l’estime, de l’honorabilité et de respect.
La dignité s’inscrit pleinement dans le contexte des ressources humaines de l’entreprise. Dans le souci de protéger toute personne des atteintes au respect de sa dignité, les DRH développent des politiques. Celles-ci s’appuient sur différents concepts et principes qui en font la promotion : la prévention, la responsabilisation, le respect mutuel, l’impartialité et la conciliation. Ces mots, nous les retrouvons, au fil des années, dans le vocabulaire RH, mais également dans le management.
Etre digne, prérogative ou prestige ?
La dignité prend son sens dans le sentiment de la valeur intrinsèque d’une personne ou d’une chose, qui commande le respect d’autrui. Ce comportement traduit ce respect. Prérogative pour les uns, il est prestige pour les autres…
Le mot prend le sens d’une prérogative –par la charge, la fonction ou le titre– acquise par une personne (ou un groupe de personnes), lorsqu’elle entraîne le respect en lui conférant un rang éminent dans la société.
Il prend le sens d’un prestige, lorsque l’attitude du respect de soi-même caresse la notion de la respectabilité. A ce niveau de compréhension, nous pourrions rapprocher le sens au mot « fierté ».
Vivre la dignité dans un monde en (r)évolution…
Être digne, c’est mériter quelque chose, voire quelqu’un. Cependant, pour mériter, il faut déjà être en conformité (avec quelqu’un ou quelque chose). La difficulté reste dans l’appréhension du degré, ou du niveau, de cette conformité. Tout dépendra des contextes dans lesquels ce pressentiment s’étalonne. En effet, vivre « la » dignité, c’est également manifester une retenue, voire de la gravité. Ainsi, pour les uns les notions d’orgueil et de fierté auront raison du sens qu’il attribue à la dignité ; pour d’autres, réserve et humilité seront plus porteurs de sens. Ces mixages de comportement amènent des conduites difficiles à saisir pour les RH. Et cela est d’autant plus vrai que notre monde est en constante (r)évolution...