En visite officielle en France, en ce mois de juin 2012, où il a rencontré le président français François Hollande, le premier ministre canadien Stephen Harper a qualifié la zone euro de « projet a demi complété » car, selon lui, de grandes structures institutionnelles, telles qu’une autorité bancaire centrale, font défaut.
Et c’est d’un ton ferme et déterminé que le ministre canadien des Finances, Jim Flaberty a fait savoir à la France et aux pays de l’Union européenne, que le Canada ne financera pas les banques européennes en difficulté. Aux prises avec de graves difficultés économiques, c’est à l’UE et à elle-seule que revient la capitalisation de ses banques. Pour le Canada, qui a verrouillé son système bancaire et a ainsi protégé le pays d’une crise majeure, l’UE doit faire comme les Etats-Unis, recapitaliser ses banques, et non recourir à l’aide d’autres pays, hors zone euro.
Jim Flaberty s’exprimait ainsi dans la presse canadienne : « Certains pays de la zone euro n’ont pas su faire face à leur crise financière. Ils doivent le faire non seulement dans l’intérêt des pays de la zone euro, mais également dans l’intérêt du reste du monde, et ce, afin d’éviter la contagion des banques et une autre crise du crédit comme cela s’est passé il y a plusieurs années. Contrairement à ce que propose le leader du NPD, la solution n’est pas de prendre des milliards de dollars provenant de l’argent des contribuables et de les donner aux pays européens ».
Selon les informations qui circulent, le FMI ferait état d’un rapport qui précise que les banques espagnoles auront besoin d’un minimum de 50 milliards d’euro pour assurer leur survie. Si les pays de la zone euro lui demandent une aide financière, il est certain que le Canada n’accèdera pas à cette demande. Pour les Canadiens, les pays de la zone euro sont parmi ceux les plus riches au monde. Ainsi pour Jim Flaberty : « Ils peuvent gérer leurs propres affaires avant de s’adresser à d’autres pays pour renflouer leurs coffres. La réponse sera la même si le FMI demande un coup de pouce financier d’Ottawa », a-t-il expliqué aux journalistes.
Pour Jim Flaberty « Le FMI a surtout comme mission d’aider les pays pauvres dans le monde. Le Canada a toujours été un participant important. Nous allons continuer de le faire, mais les Européens doivent s’attaquer à leurs propres problèmes avant de demander aux autres [de le faire]. ».
Européens, vous n’êtes pas chanceux : ne comptez donc pas sur le voisin canadien pour sortir nos banques de la misère !