D’un état critique à un état de défense…
Syndicat est un mot avec une définition académique assez floue. Dans notre société, au-delà du sens, le mot est complexe car il peut être considéré ou exprimé comme un état d’esprit et non plus comme seule représentation sémantique.
Le mot apparaît dans la langue française dès 1409, scindicat signifait « critique, jugement », puis en 1477 sous la forme sindicat : « charge ou fonction de syndic ». Il faut attendre 1514 où sindicat est défini comme une « association qui a pour objet la défense d'intérêts communs », sans être relié à la seule relation sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Des tas de syndicats…
Un syndicat est le regroupement, généralement associatif, de personnes physiques ou morales pour la défense d’un intérêt commun. Ses membres sont issus d'une même profession, de professions similaires ou connexes, ou de professions différentes relevant d’une même branche d'activité, en vue d'étudier et de défendre les droits, les intérêts matériels et moraux communs à leur profession, à leur branche d'activité. Dans presque tous les pays, les syndicats sont reconnus légalement et ont une personnalité juridique. Ce qui leur permet de faire valoir leurs droits et d'employer des moyens admis pour défendre leurs intérêts.
Un syndicat est ou non représentatif. Est représentatif, celui qui répond à certains critères quant aux effectifs, à l'ancienneté, à l'indépendance, à l'importance des cotisations, à l'attitude patriotique pendant la guerre. Les syndicats les plus représentatifs jouissent de nombreuses prérogatives par leur participation à divers organismes officiels et du fait que les conventions collectives conclues par eux sont susceptibles d'extension.
Diversités d’états…
Il m’est difficile ici d’étendre l’analyse du mot hors des frontières françaises par la contrainte du cadre d’expression. Le syndicat est ouvrier, patronal, mixte, professionnel, mais il peut être également regrouper un ensemble de personnes qui défendent des idées, des opinions, des objectifs similaires, des activités (syndicat du crime).
Etat et arme…
Il est compréhensible et sans doute inévitable que les syndicats se servent de leur arme principale quand ils jugent devoir intervenir au niveau politique. Et le mouvement français n'a pas le monopole de cet usage : les syndicats anglais, si souvent cités en exemple pour leur modération, ont menacé, en 1920, d'employer toutes leurs forces pour empêcher une intervention en Pologne contre l'armée rouge.
Etat d’âme…
Le syndicat est considéré comme l'émanation d'un esprit de révolte, de revendication, comme facteur de troubles sociaux : il est un instrument de lutte des classes, un outil de combat des travailleurs face au capitalisme, au patronat, à l'État. Il serait alors intéressant de se pencher sur la notion du verbe « (se) syndiquer » pour explorer le sens réel du mot et de sa perception… A suivre !