Le Conseil de l’Europe mène ses activités de promotion du plurilinguisme, de la diversité linguistique et de l’apprentissage des langues dans le domaine de l’éducation dans le cadre de la Convention culturelle européenne (1954) ratifiée par 49 états, donc bien au-delà des 27 pays !
L’Europe constitue une diversité par les langues parlées. Elle constitue également un amalgame de sens et de cultures. C’est exceptionnel et merveilleux, me direz-vous ! Oui ! Et vous avez raison ! Mais il y a un revers à cette diversité : la perception de l’Europe selon nos cultures, et bien sûr le sens que l’Europe envoie vers ses citoyens.
Les citoyens européens pensent, réfléchissent et s’expriment dans leurs langues d’origine. Jusque là, tout est normal. Seulement nos cultures ne sont pas les mêmes ! La perception que nous avons des autres (ceux-là même qui ne s’expriment pas dans notre langue d’origine) compliquent la compréhension de ce qu’est l’Europe et de ce que l’Europe représente. Et en conséquence, difficile à l’Europe de « parler » globalement vers tous ses citoyens. Les pays membres prennent donc le relais… !
Compliquons un peu plus ! Beaucoup de citoyens européens ne s’expriment pas seulement dans leur langue d’origine. Beaucoup s’expriment avec une langue de scolarisation ou de travail. Etrangères à leur langue, elles sont régionales, voire proches du dialecte, soulignent les linguistes. D’autres s’expriment dans une langue, dite commune ou communicante, voire « ralliante » : l’anglais. Mais quel anglais ! L’élocution est loin d’être celle de Shakespeare ! D’autant qu’à la langue vient se greffer le sens. Le sens d’un mot anglais n’est pas forcément le même que le même mot dans une autre langue… Imaginez donc, notre european english : un anglais, mélange de nos cultures et de nos approches citoyennes… Certains disent que nous parlons le globish… C’est assez vrai, ce global-english, dans une Europe qui peine à être comprise des citoyens européens.
Par le passé, l’eperanto devait rallier les langues européennes. Il faut reconnaître que cette langue a été un échec. Comment rallier des européens, avec leurs différences culturelles et leurs différences linguistiques ? Conséquence évidente, nous restons sur nos acquis : sur nos langues.
L’Europe fait de même. A l’image de ce que perçoivent les citoyens européens, l’Europe est une « grande dame » qui peine à s’exprimer dans leurs langues, qui peine à parler le globish, qui peine à envoyer des messages clairs…
Conséquences : notre Europe tire la langue, crache du sens qui se perd très vite dans les discours… Déjà que les citoyens européens sont à la peine avec l’Euro… alors voir l’Europe tirer la langue, vous pensez bien que c’est peu plaisant !
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